Le livre des ciels
Trois femmes nous racontent. C’est par leurs voix que nous entrons dans ces vies faites de trajets, d’embauches successives, de visites médicales, de moments intimes, graves ou joyeux. Le quotidien de leurs vies à et en dehors de l’usine, et l’acuité de leurs observations nous lancent à la rencontre des êtres qu’elles rencontrent, des ciels qu’elles aperçoivent depuis la fenêtre du train. C’est là que se dessine en creux la hideuse et sournoise domination du système capitaliste. C’est là, aussi, que se devine la lutte de ces femmes pour vivre, envers et contre tout, une vie digne. Il s’agit aussi d’une histoire d’amour. Passionnelle. Charnelle. Il est là, celui qui fait battre le cœur par son regard insolent, sa nonchalance et sa démarche balancée. Il existe même s’il n’a pas de nom, lui, pas plus qu’elle d’ailleurs. Il y a sa révolte et ses cris, il arrache les pages des livres et renverse les tables, il cherche le corps et le trouve, sous les draps mal ajustés d’un été trop chaud. Il y a la vie partagée dans le meublé trop étroit, au son de la musique lorsqu’on se laisse aller à la fête. Et puis aussi, in fine, la liberté de femme. Qui ne va pas de soi. Qui s’affirme. C’est une histoire de libertés au pluriel.
Dramaturgie : Leslie Kaplan. Mise en scène : Philippe Penguy. Création lumière et régie : Vincent Tudoce. Scénographie tissu : Marie-Hélène Repetto. Distribution : Isabelle Fournier, Agnès Valentin, Denis Zaidman et Jessica Rivière. Production : La Compagnie Cyclone, Spedidam, Adami.